Cazouls-Vulcain2019: Jour 2

Nous voulions voir Rome, nous y voici. Et le miracle se produit : le temps est sec, la pluie a fui. Première étape, le Colisée : c’est grand, c’est vieux, on tarde à rentrer, c’est abimé et l’on se perd, mais il y a des ascenseurs et c’est beau : un pur symbole que l’on piétine allègrement. La Via du Forum impérial, en travaux toujours, supporte ensuite nos pas trainants et nous mène jusqu’au Palais Victor-Emmanuel II : une grosse meringue qui en impose et à laquelle on prête le doux surnom de « machine à écrire », mais tient-elle ce charmant sobriquet de sa forme ou bien d’une statue qui serait le réceptacle des doléances écrites du popolo italiano democratico ? Le débat reste ouvert. Ascension du Capitole : on n’est pas arrivés au sommet du Vésuve, je vous le dis ; mais on s’émeut devant la louve allaitant Remus et Romulus, quoique ses modestes proportions déçoivent (mais la finesse, les enfants, voyez la finesse du trait !). S’ensuit le traditionnel shooting au-dessus du forum : un pur spot où, en arrière-plan, l’arc de Septime Sévère, la Curie, le temple des Vestales et quelques restes de vieilles colonnes fardent de joie les teints les plus gris et les plus décatis de nos collégiens. D’ailleurs, qu’est-ce qu’ils sont farouches, certains, devant un objectif ! Puis, direction le restaurant. Les joues reprennent des couleurs, la colonne de Trajan nous salue, attend toujours une réponse et la pizzeria nous ouvre ses portes, enfin. On s’y installe dans un calme fébrile, on rêve d’une Trois fromages ou même d’une Bambino et l’on déguste… nos premières pâtes à la tomate. « Des pâtes, ça y est, ça commence ! » Eh oui, sachez-le chers parents, la pizza n’est qu’un mythe en Italie, en tout cas rarement destinée aux petits Cazoulins. Vos enfants ne mangeront donc, cette semaine, en entrée (car oui, ici, c’est l’entrée) que des penne à la tomate avant de savourer, tout aussi quotidiennement, en plat de résistance, des escalopes (avec ou sans panure, c’est selon) accompagnées de pommes-de-terre plus ou moins frites. Rassurez-vous, ils ne rentreront pas affamés, mais ne vous réclameront sans doute pas des coquillettes au beurre la semaine prochaine. Toujours est-il que ce midi, après de tels agapes et une nuit sans sommeil, la digestion, vous vous en doutez, a été fatale : les plus vaillants s’endorment même très dignement les coudes sur la table ! Néanmoins la Fontaine de Trevi nous ouvre ses vannes. Le problème, c’est que l’on n’est pas tout seuls, donc, plutôt que de se battre pour jeter une pièce, on préfère s’acheter une glace. Direction ensuite le Panthéon où, non, Simone Veil n’est pas enterrée – ni même Victor Hugo. Puis des fontaines à nouveau, mais sur la place Navone cette fois. Des glaces encore. Et nous voilà embarqués vers le Vatican. Les pieds trainent, les estomacs se tordent, les maux de tête grimpent, les caractères se révèlent, mais on y parvient, sans ramper. La queue pour entrer dans la basilique manque de nous dissuader car le temps presse. Jean-Marie, le chauffeur, nous a sommés d’arriver à l’heure, on ne peut le décevoir, mais rebrousser chemin, si près du but, est sacrilège. Alors on tente. On s’engouffre dans la file et un nouveau miracle se produit : le groupe de 60 horribles petits Français à casquettes jaunes devant nous perd courage et s’échappe. Pas nous ! Et youpi-lala, nous franchissons les portes de Saint-Pierre. A droite, la divine Piéta de Michel-Ange nous applaudit, au centre le rococo Baldaquin nous éblouit et au fond le chant des Vêpres nous étourdit. C’est beau, grandiose et même si le pied de Saint-Pierre est à cette heure inaccessible – Vêpres obligent – nous ressortons tous ravis de cette visite expresse et filons droit au point de rendez-vous. Nous avons un petit quart d’heure de retard et, croyez-le ou non, Jean-Marie aussi. Autre miracle ! Dans la même veine, vos petits vont bien : ils sont épuisés, mais une bonne nuit de sommeil ne saurait manquer de les requinquer.

PS : Dernier miracle de la journée : ce soir, c’était penne au pesto. Par contre, je n’ai pas de Wi-Fi.

Les photos arriveront plus tard, car, en partance pour Naples, il ne nous faudrait pas abuser de la grande bonté de Mme Pagès qui partage aimablement ses données mobiles. En fait si. Abusons !

1ère série de photos:

Aux abords du Colisée :