15 heures. Parking de
Carrefour. 57 élèves, 6 accompagnatrices, 3 fauteuils roulants. La troupe est
au complet. Le dos va mieux, l’entorse aussi. Le bus nous attend, impatient, beau,
long, haut, luisant, majestueux et moderne. Ultra-moderne même, avec – ô bonheur
– des prises usb au-dessus de chaque siège pour recharger les doudouphones. Et
c’est ainsi que 10 minutes après le départ, le corps enseignant découvre, en se
retournant pour admirer l’étrange calme de ses ouailles, une forêt de fils
pendouillant du plafond et de jeunes êtres reliés comme sous perfusion. Ah la
modernité ! Et quelles réactions, quel choc aussi, quand subitement sur
les écrans du bus apparait, en temps réel, LA
ROUTE. Les estomacs fragiles n’ont désormais plus aucun prétexte pour
déloger leurs professeurs des places panoramiques de l’avant. Vive la
modernité ! Puis s’enchainent les jeux (le bridge, s’il-vous-plait), les
quizz (« vrai ou faux : j’aime pas les bananes ») et autres
discussions géopolitiques (« Petra en Israël », « Le Kremlin en
Suisse »). Ça promet… Bouchons, vent violent, la route défile dans la
bonne humeur. Arrêt pique-nique avant Nice : nos petits sont efficaces et
respectueux, tant de l’environnement que d’autrui, allant même jusqu’à ramasser
les miettes sur les tables et à s’offusquer des saletés laissées par des
acolytes héraultais mal élevés. Ils nous plaisent bien. 22h30, changement de
chauffeur : Jean-Marie prend le volant. Il semble sympathique et
expérimenté, et c’est tant mieux car c’est lui qui nous supportera toute la
semaine au pays du Vespa énervé et de la Fiat impatiente. La frontière se
franchit sans en avoir l’air, heureusement les portables s’emballent et nous
préviennent que la France est derrière nous. Un Grand Bain plus tard (une histoire de ronds et de carrés), Gênes
s’illumine sous les « wouah », les « wouuh » et autres
« c’est trop beau, on dirait Paris ». En tout cas, s’il n’y a plus de
pont, il y a toujours autant de tunnels.
Pour certains, la nuit fut
douce et bonne, car en plus d’être beau, long, luisant et ultra moderne, notre
bus Hugon (c’est son petit nom) est confortable.
6h30 : Rafraichissement, pomponnage
et petit-déjeuner aux abords de Rome.
On nous avait promis de la
pluie, eh bien il pleut. Pas de miracle pour le moment.
Phrases du jour, de la nuit et
de l’aube :
- « Si t’as des abdos,
t’as gagné ta vie. Les abdos, c’est la vie ».
- « J’écoute du métal
mais aussi du Shakespeare ».
- Lors d’une pause-pipi, une
demoiselle demande : « Elle est potable, l’eau ? » ; son amie
la rassure : « Ben oui, elle est transparente ».
- Au petit matin, des champs
défilent sur notre droite : « Regardez, un homme qui
court ! » Une insulte pour nos amis bovins. La nuit ne fut décidément
pas réparatrice pour tous.
- Sur le périph :
« C’est ça, Rome ? »
- « J’ai trop de photos
de moi, j’m’aime trop, c’est fou ! »
- « Oh, Lidl, c’est pas
écrit en français ! »
- Le nom du fleuve romain :
« « le Rhum ? Le Type ? Le Tigre ? le Chypre ? »,
« Non le Chypre, c’est au Népal. »
- 8h57 : « A
quelle heure on va manger ? » Premier gage. « Mais je suis une
adolescente en pleine croissance, j’ai besoin de manger […] Je suis une enfant
indésirée ».
- 8h58 : « On va
voir la louve ? » « Elle est morte ? »
1ère série de photos :
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